Gabriel Tarde

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Gabriel Tarde

On pourrait se demander jusqu’à quel point la société, ce long rêve collectif, ce cauchemar collectif si souvent, vaut ce qu’elle coûte de sang et de larmes, si cette discipline douloureuse, ce prestige illusoire et despotique, ne servait précisément à affranchir l’individu en suscitant peu à peu du plus profond de son cœur son élan le plus libre, son regard le plus hardi jeté sur la nature extérieure et sur lui-même, et en faisant éclore partout, non plus les couleurs d’âme voyantes et brutales d’autrefois, les individualités sauvages, mais des nuances d’âme profondes et fondues, aussi caractérisées que civilisées, floraison à la fois de l’individualisme le plus pur, le plus puissant, et de la sociabilité consommée.

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